La forte proportion de deniers fourrés de la République Romaine découverts en Angleterre
1 - Préambule
Les deniers fourrés sont des deniers faits d’un métal sans valeur et recouverts d’une fine couche d’argent (1). Certains pensent que ces monnaies furent frappées dans des ateliers illégaux mais à mon avis, il ne fait presque aucun doute qu’elles ont été créés à partir de coins authentiques et sont catégorisées à tort dans les fausses monnaies. Le meilleur moyen à l’époque et même encore de nos jours, pour reconnaître ces monnaies reste la pesée. En effet, ces deniers sont plus légers que ceux en bon aloi.
2 - Méthodologie de l’étude
A partir des données du Portable Antiquities Scheme (2), et plus particulièrement de la base de donnée des deniers de la République romaine trouvés sur le territoire anglais, j’ai classé ces monnaies en fonction de leur aspect et surtout de leur poids. Sur une base de 500 deniers découverts soit à l’aide de détecteur de métaux ou soit plus fortuitement, j’ai fait la distinction en deux catégories en fonction de poids, soit supérieur ou soit inférieur à 3.20 gramme. Le poids théorique d’un denier de cette période étant d’environ 3.80 gramme, je considère que cette différence de poids, soit plus de 15%, est le résultat du fourrage ou de l’utilisation d’un matériau moins noble, d’où le choix de 3.20 gramme comme valeur limite. Voici un exemple de denier avec une usure importante qui présente un poids de 3.20 gramme, ceci pour démontrer que l’écart acceptable dû à l’usure est de 0.6 gramme.
Ne sont pas pris en compte dans cette étude, les deniers cassés (ou en morceaux) et les deniers des légions d’Antoine, très présents en Angleterre, et qui ont de base d’un poids inférieur à la norme.
3 - Résultat
Sur ces 500 monnaies étudiées, nous notons donc 195 deniers avec un poids inférieur à 3.20 gramme soit environ 40% du total.
4 - Conclusion
Comment expliquer ces écarts de poids ? Certes, ces monnaies trouvées fortuitement sont assez souvent en mauvais état mais cela n’explique pas tout. Car nous pouvons penser que les monnaies fourrées ont très probablement moins bien vieillies que les « bons deniers » en argent du fait de leurs corps cuivreux et que toutes n’ont pas survécus à l’épreuve du temps.
Dans quel but ? Nous pouvons supposer l’hypothèse que les ateliers officiels romain ont émis des monnaies fourrées ou de moins bon aloi pour tout ce qui concerne le commerce extérieure aux provinces romaines ? Ceci n’est qu’une hypothèse et mérite peut-être d’être affirmée ou infirmée par d’autres études plus approfondies que mon fichier Excel. Il serait notamment intéressant de comparer ces chiffres avec d’autres pays…. A suivre…. Bien-sûr, si vous avez des questions ou des remarques, vous pouvez laisser un commentaire en bas de l’article, je me ferai un plaisir d’y répondre.
5 - Sources
1- Image en-tête denier fourré de la BnF => https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10434731d
Bonjour, vous avez jamais pensé que ce serait Rome elle-même qui des fois fesait des deniers fourré,pour économiser un peu d’argent ,théorie peut-être un peu bizarre mais pas impossible à 100%. Merci de votre réponse,cordialement.
Bonjour, merci pour votre commentaire. C’est ce que je sous-entends en conclusion en effet et c’est ce que je pense assez fortement. Il serait intéressant de faire des recherches approfondies pour étayer cette hypothèse. Cordialement.
Bonjour, vous avez jamais pensé que ce serait Rome elle-même qui des fois fesait des deniers fourré,pour économiser un peu d’argent ,théorie peut-être un peu bizarre mais pas impossible à 100%. Merci de votre réponse,cordialement.
Bonjour, merci pour votre commentaire. C’est ce que je sous-entends en conclusion en effet et c’est ce que je pense assez fortement. Il serait intéressant de faire des recherches approfondies pour étayer cette hypothèse. Cordialement.